Édition #15 — 30 JUIN 2019
Le mot de la semaine était, sans conteste, « canicule ».
Et même si Christine Lambert a publié un superbe article sur Slate où elle donne de nombreuses pistes pour apprécier le whisky malgré les fortes chaleurs, y’a pas à dire, c’est quand même pas la période de l’année où on a le plus envie de whisky.
Alors comme on a envoyé du lourd précédemment avec nos deux éditions sur la Scotch Malt Whisky Society, on s’est dit qu’on allait se la faire plus relax ce dimanche, en se faisant un avant goût de vacances : on embarque pour New York et on part à la rencontre de Paul, un landais qui bosse dans un bar à whisky bien connu dans la ville qui ne dort jamais !
Bonne lecture,
Robin
Nos lecteurs partagent leur passion
Pour cette seconde édition, on accueille Paul, « Spirit Sommelier » au Brandy Library, une institution dans les spiritueux à New-York.
Ce landais d’origine, qui a obtenu un master de marketing à Bordeaux, est tombé un peu par hasard dans cette marmite. En voyage à New-York pour rendre visite à un ami après ses études, il y rencontre Flavien Desoblin, propriétaire de la Brandy Library et Copper&Oak, qui lui propose de travailler comme « busboy » pour se faire quelques sous durant son séjour new-yorkais. Son idée était alors d’y passer 3 mois… et cela fait bientôt 4 ans qu’il y travaille !
Quant au Brandy Library, il s’agit tout simplement du premier bar ouvert à New-York mettant en avant les spiritueux. Créé il y a bientôt 15 ans, il propose plus de 1500 références de whisk(e)y, cognac, armagnac, calvados, tequila, mezcal, rhum…
Si vous partez chez l’oncle Sam pour les vacances, n’hésitez pas à passer voir Paul à New-York. Et d’ici-là, bonne lecture !
Whisky Weekly — Comment as-tu découvert le whisky ?
C’est donc durant ces 3 premiers mois new-yorkais que je suis vraiment entré au cœur des whiskies du monde entier. Chacun des bars proposent plus de 600/700 whiskies avec une majorité de single malts écossais.
Plus jeune, je me souviens de mon père buvant des whiskies fortement tourbés que j’ai goûté plusieurs fois… un échec à l’époque, ces arômes de tourbes n’étaient pas faits pour mon jeune et novice palais.
Bien qu’étant que « busboy » durant mes 3 premiers mois, je travaillais aux côtés de personnes passionnées qui m’ont beaucoup appris. Je participais comme eux au Staff Training que nous avions régulièrement avec des personnes de l’industrie issues des distributeurs ou directement des distilleries (Richard Paterson, David Stewart, Shinki Fukuyo, Rachel Barrie, Eddie Russel…).
WW — Quel est ton type de whisky favori ?
C’est sans doute la question que les clients me posent chaque soir et chaque fois je ne sais quoi leur répondre… tant la palette gustative qu’offre le whisk(e)y est diverse et variée. Néanmoins, je prends plus de plaisir dans les singles malts écossais, sherry, tourbé, iodé…
WW — Tes 3 chouchous abordables du moment ?
Le Glenfarclas 17 ans est sans aucun doute l’un des meilleurs rapports qualité/prix sur le marché en ce moment, un whisky mettant en avant une totale maturation en fût de sherry, délicieux !
Le Springbank 15 ans, si vous voulez rester dans l’univers gourmand du sherry mais en ajoutant une pointe de tourbe ; un single malt proche de la perfection.
Et le Bushmills 16 ans, un whiskey irlandais qui, par temps estival, est parfait avec sa triple maturation (bourbon, sherry et port) : des fruits tropicaux dans le verre.
WW — La visite de distillerie que tu as le plus aimé ?
J’ai enfin eu la chance de découvrir l’Ecosse dernièrement. Un séjour organisé avec l’établissement dans lequel je travaille. Nous avons exploré pendant 5 jours le Speyside. Le grand moment de ce séjour était la visite de l’une des dernières distilleries toujours indépendantes depuis sa création, Glenfarclas. Une visite très informative de toute la distillerie et des chais, avec en point d’orgue une dégustation assez unique, en compagnie de George Grant, de différents « Family Cask Reserve », dont le 1956 qui restera gravé pour toujours…
WW — Tes conseils pour quelqu’un qui voudrait voyager en Ecosse ?
Sur une courte semaine, le bon plan est de se focaliser sur une région pour ne pas perdre trop de temps dans les transports. 5 jours dans le Speyside ne sont pas de trop. La visite de la « Speyside Cooperage » est aussi très intéressante. Pour vos sorties nocturnes : The Highlander Inn, The Quaich Bar au Craigellachie Hotel, The Mash Tun sont des incontournables. Mon prochain séjour sera sur Islay + Campbeltown.
WW — Comment découvres-tu de nouveaux whiskies ?
C’est évidemment grâce à mon travail que je découvre la plupart des nouveaux whiskies, mais aussi lors de salons, ou directement lors de visites de distilleries.
WW — Et enfin, les endroits à New-York que tu recommanderais à un amateur de whisky.
NYC est une ville qui vous offrira un choix de Whisky Bars bien fournis. Je peux citer en premier les deux établissements dans lesquels je travaille, Brandy Library et Copper & Oak. Fine & Rare, The Flatiron Room, Whiskey Ward sont d’autres établissement à visiter.
Sinon visitez directement les craft distilleries qui se développent à une vitesse incroyable partout dans le pays et notamment à Brooklyn avec Kings County, Van Brunt, Widow Jane, Breuckelen…
Merci Paul !!
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