Édition #21 — 27 OCTOBRE 2019
Hello
Après de nombreuses semaines d’absence où Robin a porté à bout de bras votre newsletter préférée du dimanche soir, je reprends du service pour vous conter un joli Highlands Whisky Trip partagé avec notre ami Romain.
Ecosse oblige, nous en avons pris plein la panse et les mirettes pendant une semaine, et ceci en toute spiritualité bien sûr, car les single malts whiskies distilleries visitées furent au nombre de 13. Côté météo, les applis mobiles nous avaient promis la misère et chaque jour a apporté ses petits moments de ciel bleu pour de jolies ballades ainsi que des jeux de nuages et de lumières éclairant différemment des paysages sauvages et enchanteurs.
Je vous écris ce joli voyage en mode « guide du routard » (= avec toutes les bonnes adresses rencontrées), en commençant dans cette édition par la première partie du trip. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, en répondant à ce mail.
Dimanche 6 octobre
Comme nous vivons à Toulouse, nous avons opté pour un aller-retour Toulouse-Edimbourg opéré par Ryanair, que vous pouvez facilement trouver pour 60€ en réservant 4 à 5 semaines à l’avance (hors juillet-août), ce qui défie toute concurrence. Un Airbnb hyper central nous attendait à Edimbourg pour 50€ la nuit : si ça vous intéresse, je vous donnerai l’adresse avec plaisir car le logement était super.
Robin vous a déjà compté la première soirée à la Scotch Malt Whisky Society sur Queen Street, où le point d’orgue fut un incroyable « The Emperor’s old clothes« , un Macallan de 29 ans maturé dans un fût de bourbon de second remplissage, ce qui n’arrive jamais à la distillerie. Inabordable car à 950£ la bouteille, mais exceptionnel par sa complexité, tel un vieux tiroir rempli de gâteaux secs et de parfums surannées.
Lundi 7 octobre
Le road trip démarre depuis l’aéroport avec une Opel Astra louée chez Goldcar pour un prix défiant toute concurrence de 57£ la semaine avec le second conducteur compris. Cap plein nord par l’A9 direction Pitlochry où nous poussons la porte de Blair Athol juste avant midi. Les couleurs automnales sont là et le clou de la distillerie est dans le tasting bar. Une très belle vieille cuve de brassage en cuivre a été récupérée à la distillerie de Clynelish et transformée en un très beau bar (ce n’est pas une blague). On a profité de cet ovni pour y déguster une petite sherry bomb très chocolatée de la collection Fauna&Flora, le Dailuaine 16 ans d’âge que je vous recommande fortement à un prix accessible. Le 12 ans local est également sympa, biscuité et épicé dans un style très Highlands.
Pour déjeuner, on ne peut que vous recommander le vieux Moulin Hôtel avec leur quatre bières maison et leur cuisine traditionnelle d’excellente facture dans un cadre typique et chaleureux.
L’après-midi démarra sous les meilleurs hospices par la visite de la petite et très pittoresque Edradour qui a longtemps été la plus petite distillerie d’Ecosse. La visite réalisée ne valait pas forcément le coût à part pour déguster leur Ballechin 10 ans légèrement tourbé à 10 ppm qui peut-être une entrée en matière douce pour des personnes voulant s’initier à la tourbe.
Par contre, on a été surpris par le nombre d’expériences tentées par cette distillerie très traditionnelle et un passage par le tasting bar nous a fait succomber pour réaliser la dégustation la plus geek du voyage. J’étais convaincu que les capacités organoleptiques du vin empêchaient une maturation prolongée dans des fûts ayant contenu au préalable ce breuvage, qu’ils étaient utilisés uniquement pour des finitions pendant par exemple deux ans avant l’embouteillage. Et bien que nenni !
Edradour réalise un série qui s’appelle les SFTC (Straight From The Cask) avec des whiskies intégralement vieillis dans le même fût et embouteillés au degré de sortie. Nous avons choisi les 4 SFTC issues de barriques de vin et fully matured pendant 8 et 10 ans en fûts de vins rouges et blancs.
On nous a étonnamment conseillé les rouges d’abord, donc nous avons commencé patriotiquement par du Bourgogne. Cet Edradour SFTC Burgundy Cask Matured embouteillé en avril cette année était âgé de 8 ans et titrait à 59,1%. Un nez extrêmement gourmand sur le gâteau Margot, la crème pâtissière et la pâte à choux puis une bouche sur les fruits des bois et les plantes de montagnes ont précédé une finale longue et délicate.
Pour le second, on a franchi les Alpes pour rencontrer les voisins italiens avec un Barbaresco Cask Matured âgé également de 8 ans et embouteillé le même jour que le Bourgogne. Et là aussi, c’est super bon ! Un nez toujours gourmand déviant plutôt sur la frangipane et l’amande douce, une bouche plus torréfiée voire caféinée et toujours herbacée pour une finale extrêmement longue et chaleureuse. Ces deux SFTC issue de fûts de vin rouge furent un vrai coup de cœur.
Passons aux blancs. D’abord le sec avec un Chardonnay Cask Matured âgé de 10 ans embouteillé l’année dernière. Et là, c’est moins bon mais toujours intéressant en s’éloignant quand même un peu des arômes d’un single malt. Un nez rond et léger sur les agrumes, une bouche légère et minérale un chouïa fumée avant une finale boisée assez longue. Et oui, là-dessus on dirait que j’écris sur du vin…
On termine en dessert par le liquoreux avec un Sauternes Cask Matured 10 ans d’âge embouteillé à Noël dernier titrant à 61,4% d’alcool. Un nez de miel d’acacia et de sirop pour la toux non caramélisée avant une bouche douce et gâteau couvrant le totalement le whisky à 60°C. C’est léger, mielleux, sûrement très bon pour les maux de gorges avec une finale sur la régisse et la menthe poivrée mais malheureusement assez loin de nos préférences en whisky.
En conclusion de cette dégustation très originale : on a adoré les rouges mais les blancs ne nous ont pas transcendés.
fin d’éliminer les atomes éthyliques de votre corps après les deux distilleries de Pitlochry, nous vous conseillons une très agréable ballade dans la forêt à la sortie du village jusqu’au somment de Craigower Hill où vous dominerez deux très différentes et belles vallées.
Mardi 8 octobre
D’humeur baroudeuse, nous ne continuâmes pas sur l’autoroute A9 vers Inverness mais décidâmes d’aller se perdre dans les Cairngorms Mountains à l’est de Pitlochry jusqu’à Braemar sur la fameuse « Snow Road ». Les voitures se faisaient rares mais les troupeaux furent nombreux dans ces paysages de collines, parées des premières couleurs de l’automne, qui ont succédées à des montagnes pelées où l’on a découvert, avec étonnamment, quelques stations de ski.
Près de Braemar, nous nous sommes arrêtés à Royal Lochnagar qui doit son nom majestueux au voisinage de la résidence écossaise de la famille royale britannique, le château de Balmoral. Après une courte visite et un 12 ans aux parfums légers et délicats avec une finale florale, nous reprîmes la route vers le Speyside au milieu de la relève de la garde des Highlanders du château, habillés d’un kilt en tartan vert très spécial. Après une petite pose lunch dans la ville d’Huntly sans intérêt, nous arrivâmes pour le tour de 15h00 dans une distillerie prisée des amateurs de sherry : Glendronach.
Une guide très agréable à l’anglais compréhensible nous a accompagné au cours d’une belle visite dans cette distillerie qui a su garder un charme très campagnard et artisanal. Le tour s’est terminé par le 12 ans et le 15 ans de la gamme principale de grande qualité. Le premier dit « Original » plutôt crémeux et sur le raisin, le second nommé « Revival » allant sur les fruits confits et le chocolat noir.
Pour rejoindre la capitale des Highlands, Inverness, nous avions une diagonale de deux heures vers l’ouest sur l’A96 donc nous en avons profité pour nous arrêter sur la route à la picturale Strathisla appartenant à Pernod Ricard et dont l’immense majorité de la production part dans l’assemblage du Chivas Regal, le célèbre blend de la marque. Au cours de la petite séance photo, nous avons appris que la recette du single malt 12 ans de la distillerie avait changé donc nous l’avons goûté par curiosité. Bien mal nous en a pris car l’ancien breuvage plutôt classe et homogène a cédé sa place à un whisky vanillé et rond qui nous a semblé parfaitement adapté au marché asiatique. A éviter.
Une jolie auberge de jeunesse surplombant le château et le fleuve Ness nous attendait à Inverness. Avant une nuit réparatrice après cette journée de routier, nous avions réservé un super restau abrité à l’intérieur d’une ancienne église : The Mustard Seed. Une belle déco, une vue superbe sur le fleuve et des poissons et fruits de mers frais et très bien cuisinés furent un excellent point final à cette découverte des Highlands du sud-est. À la semaine prochaine pour la seconde partie du voyage à la découverte du grand nord écossais. Cheers!
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