Whisky Quickly #7 — 8 Décembre 2019
Après le long email de la semaine dernière, on revient sur quelque chose de court et rapide à lire ce dimanche. Au programme :
Robin et Julien
Pour commencer ce Whisky Quickly, je vous partage un article qui m’a vraiment fait tomber de ma chaise cette semaine.
Où on apprend que le whisky français a l’interdiction d’afficher son âge sur son étiquette !
C’est vrai qu’à l’exception du Armorik 10, je n’avais jamais vu un whisky français porter un compte d’âge. Surement à cause de la jeunesse de l’eau-de-vie de malt sous nos latitudes, pensais-je.
Que neni ! On ne voit pas de comptes d’âge tout simplement… parce que c’est illégal 😳
La raison ? Une loi européenne d’avril 2019 qui précise que « les opérations de vieillissement des eaux-de-vie doivent être effectuées sous le contrôle d’une administration fiscale ou équivalente« .
Sauf qu’il n’existe pour le moment aucun organisme en France qui puisse se charger de ce contrôle du vieillissement du whisky français.
La Répression des Fraudes a alors décidé de faire appliquer la nouvelle législation : puisqu’aucun organisme ne peut certifier qu’un whisky a 5, 8 ou 12 ans, eh bien on interdit purement et simplement l’affichage des comptes d’âge sur les étiquettes.
Voilà pour le résumé, mais je vous invite vraiment à jeter un oeil à l’article complet de Christine Lambert, il vaut le détour !
Le mois de décembre aura vu la mise en vente de plusieurs dizaines de nouveaux whiskies de la SMWS. Jamais la society n’avait lancé autant de nouvelles bouteilles à la même période !
C’est une partie de cet énorme outturn que les membres toulousains ont pu déguster lundi dernier au Hopscotch. Julien y était, il raconte.
En guise d’apéritif, nous avons regouté le frais et floral 7.217, Joie de vivre de chez Longmorn avant que n’arrive le premier cadeau de Noël. Notre ami Cyrille nous a dégoté le A2.2, Enchanted woodland stroll, un Bas Armagnac du Domaine Laguille de 44 ans d’âge distillé en 1974 ! Cette ballade enchantée dans les bois portait bien son nom et a charmé d’emblée l’assistance. Un nez sur les fruits confits et le raisin puis une bouche plutôt sur la prune pour ce nectar superbe.
Une douche de pétales s’ensuivit avec un Linkwood de 12 ans en fût de bourbon de second remplissage. Ce 39.184, Showered with petals a plu à l’assistance avec un nez sur la réglisse et le Werther’s Original précédant une bouche ronde et soyeuse, des zestes d’agrumes venant soupoudrer cette sensation de velours avant une finale citronnée.
La 4ème bouteille de la soirée se voulait être un tourniquet d’arômes et cet Inchmurrin (Loch Lomond) de 18 ans, numéroté 112.45 et nommé Merry-go-round of aromas, nous l’a plutôt montré. Un nez sur l’amande sous toutes ses formes avec du financier, de la frangipane et de la pâte d’amandes avant une bouche totalement différente plutôt explosive sur le kirsch et la forêt noire et une finale un peu huileuse après abduction d’eau.
Avant une fin de dégustation tourbée, le Big Swirl ou grand tourbillon, un blend de 10 ans sur les fruits rouges ne nous a pas charmé.
La fin de dégustation a débuté en fanfare par la distillerie 137, qui devient déjà un classique depuis l’outturn de septembre et le coup de cœur que nous avions eu pour le 137.3, Smouldering Englishness. 137, c’est le numéro de la St. George’s Distillery. Cette fois-ci, c’est le septième fût de cette distillerie de l’est de l’Angleterre que nous avons dégusté, et ce très humoristique 137.7, How to kill your dragon de 9 ans nous a de nouveau conquis par sa tourbe si distinctive. Un nez fumé, équilibré, une tourbe élégante et du cèdre suivit d’une bouche puissante et d’une très belle longueur. On en redemande de cette distillerie, à quand le prochain ?
La dégustation aurait pu se finir après ce single cask mais comme c’est Noël, Cyrille nous a sorti une « hero bottle » de la SMWS avec sa belle étiquette noire et ses lettres d’or.
Elle nous vient de la mythique Ardbeg, est âgée de seulement douze ans et porte le nom évocateur de A thigh-slapping dram (33.138). Inutile de vous dire que ce dram à s’en taper la cuise a laissé du monde sur le carreau et que personne n’en est ressorti indemne. « Une putain de tuerie » selon un chanceux de ce soir-là (Pierre, pour ne pas le nommer). Le nez est gras et souple, cachant parfaitement la tourbe, sur les fruits exotiques, un peu musqué, sublime. La bouche amène de la myrtille, des baies noires baignant dans une piscine de rochers très iodée, et une tourbe légère amène à une longueur exceptionnelle. Gage d’un malt unique, Roderick, le maître des lieux, en attend la sortie avec impatience.
Une spéciale dédicace à Mikael, nouveau membre de la SMWS venu spécialement de Bordeaux pour assister avec nous à la dégustation !! Vivement l’an prochain pour le premier outturn d’une nouvelle décennie !
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