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Édition #12 — 9 JUIN 2019

Cher ami du whisky,

Vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire chaque dimanche, et de plus en plus nombreux à réagir à nos billets, à nous partager des articles, des liens ou des anecdotes. C’est génial et on vous dit un grand MERCI 😊

Lorsqu’on a lancé Whisky Weekly, on avait en tête d’inclure une sorte de « courrier des lecteurs » de temps en temps. Eh bien aujourd’hui marque la première rencontre avec une de nos lectrices : Sonia.

Sur ses conseils, on ira d’abord faire un tour dans le Speyside pour voir la famille Forsyths, fabricants d’alambics, et essayer de comprendre l’influence des formes d’alambics sur le whisky. Oui, sujet assez geek 😉

Sonia nous partagera ensuite plein de choses autour de sa passion pour le whisky, cette passion qui relie chacun de nous.

Bonne lecture,

Robin

Around the malt

Un peu de culture whisky – Par Robin

La forme de l'alambic et son influence sur le whisky

L’idée de ce billet nous vient donc de Sonia, que vous apprendrez à connaitre un peu mieux dans le billet suivant. Il y a quelques semaines, elle nous avait partagé cette photo prise lors d’un voyage en Ecosse.

On peut y voir un comptoir de bar sur lequel figurent des gravures d’alambics, où chaque alambic à une forme différente. Ce bar, c’est The Spirit Safe  situé à Rothes, au coeur du Speyside, au sein du luxueux Station Hotel. Un hôtel qui appartient à la famille Forsyths, célèbres fabricants d’alambics écossais.

On a alors appris que, même si toutes les distilleries écossaises de single malt utilisent des alambics en cuivre, la plupart de ces alambics ont une forme différente.

On s’est alors demandé si ces formes différentes pouvaient avoir un impact sur l’alcool en fin de distillation 🤔

Et la réponse est oui ! En fait, tout élément du procédé de fabrication joue un rôle, que ce soit l’orge, le maltage, l’eau… et donc, la forme de l’alambic !

C’est ce que nous explique The Whisky Professor dans un article paru sur scotchwhisky.com.

Pour comprendre l’effet de la forme de l’alambic sur le distillat, il faut d’abord comprendre l’effet du cuivre sur celui-ci. Et pour comprendre l’effet du cuivre, il faut remonter d’une étape dans le processus de distillation.

La bière de malt obtenue après fermentation contient de nombreuses substances organoleptiques que la distillation va chercher à concentrer et à sélectionner. Toutes ces substances n’ont pas la même volatilité : certaines sont légères et très volatiles alors que d’autres sont plus lourdes. Le cuivre et sa surface poreuse vont retenir les substances les plus lourdes (le soufre par exemple) alors que les plus légères pourront poursuivre leur route vers le sommet de l’alambic.

Ce qui signifie donc que plus le contact entre le cuivre et la vapeur d’alcool est long, plus le distillat sera « léger ». Ainsi, un alambic très haut permettra généralement d’obtenir un distillat plus léger (Glenmorangie et ses alambics de 5 mètres par exemple) qu’un alambic moins haut (Macallan).

La taille n’est pas la seule à avoir un impact : le niveau de remplissage de l’alambic, ou encore le temps de distillation, contribuent aussi à allonger ou raccourcir le contact entre cuivre et vapeur.

Un autre élément joue un rôle : le reflux. Ce phénomène se produit lorsque la vapeur rencontre une surface plus froide à l’intérieur de l’alambic, se liquéfie, redescend dans l’alambic et est redistillée. Plus il y a de reflux dans l’alambic, plus le distillat sera léger et complexe.

Les alambics très hauts auront davantage de reflux que les moins haut, de même que les alambics dont la cuve principale est surplombée d’un bulbe.

Enfin, l’angle du col de cygne a également une importance. Plus il sera ouvert, plus le bras de l’alambic pointera vers le haut et plus l’échange et le reflux seront favorisés, conduisant donc à un distillat plus léger.

Pour poursuivre sur ce sujet, vous pouvez aussi lire cet article du Whisky Advocate  moins technique et plus imagé (longue comparaison de Glenmorangie et Macallan), que j’ai découvert au moment de clore cet article.

Message in a bottle

Nos lecteurs partagent leur passion

Notre courrier des lecteurs ouvre ses portes

Pour cette première édition, on accueille donc Sonia, agent immobilier depuis peu retraitée et vivant à Perpignan depuis 1982. On ne l’a encore jamais rencontrée, mais après avoir échangée avec elle à plusieurs reprises par email, on lui a posé quelques questions. On a adoré lire ses réponses, découvrir ses conseils et sentir sa passion. On espère qu’il en sera de même pour vous. Bonne rencontre 😉

Whisky Weekly — Comment avez-vous découvert le whisky ?

Ça vous prend sournoisement ! Il y a trois ou quatre ans, le week-end quand notre fils venait à la maison (il habite Toulouse) en jouant aux cartes parfois le samedi soir, nous prenions un « petit whisky ». On a commencé avec un Aberlour, puis un Nikka, puis on s’est offert pour Noël et les anniversaires un single malt qu’on jugeait intéressant. Puis j’ai découvert que des cavistes faisaient des dégustations, qu’il y avait des livres intéressants sur le whisky, des articles sur le net, des vidéos Youtube (par exemple sur Islay…), un magazine, des festivals, et l’Ecosse (et ses distilleries !) à visiter.

WW — Quel est votre type de whisky favori ?

Les whiskies écossais ! Bien sûr il y a de belles choses dans d’autres pays, mais ce que l’on trouve en Ecosse en single malt est particulièrement réussi. Je suis surtout attirée par les whiskies des îles (Orcades, Skye et même Arran) et je recherche le côté iodé.

WW — Vos 3 chouchous abordables du moment ?

Le Scapa Glansa (fût de bourbon puis finition en fût ayant contenu du whisky tourbé). Le Glen Garioch Founder’s Reserve (fruité et épicé et puis j’aime bien cette distillerie). Et un Rozelieures (cocorico !finit en fût de Banyuls.

WW — La visite de distillerie que vous avez le plus aimé ?

Glen Garioch, une des plus anciennes distilleries d’Ecosse, dans l’Aberdeenshire. Pour la dégustation de la gamme assortie de fromages et chutneys de la région, confortablement installé dans l’ancien bureau de l’excise.

WW — Vos bons conseils pour quelqu’un qui voudrait voyager en Ecosse ?

Le Speyside en premier (la tourbe et Islay ensuite comme dans toute bonne dégustation…). Prévoir un moyen pour se déplacer : soit on déguste soit on conduit 😉

Nous avons eu la chance de faire ce voyage dans le Speyside avec Michelle Myron du Speyside Tours ; ce n’est pas une agence de voyage, c’est une personne seule (aidée de son mari et de sa famille) passionnée de whisky, qui habite Dufftown et qui propose des circuits à la carte. Nous étions deux (mon fils et moi-même) et elle nous a organisé un voyage sur quatre jours en fonction de ce que nous voulions faire. Elle a réservé les tours dans les distilleries, les repas et l’hébergement. Elle nous déposait et venait nous chercher. Nous en gardons un excellent souvenir et nous lui avons même demandé des conseils pour l’ile d’Islay, notre prochain voyage.

WW — Comment découvrez-vous de nouveaux whiskies ?

En premier les dégustations chez des cavistes. Cela permet la découverte de whiskies à travers 5 drams environ (1 dram = 1 dose de 3cl généralement).

Puis les festivals (Paris, Toulouse ou Lyon en France) mais cela demande une préparation chez soi en amont pour cibler les découvertes que l’on veut faire.

Ensuite, un peu plus cher, l’adhésion à une organisation comme la « Scotch Malt Whisky Society ». Et le must, la visite sur place. Le Japon est un peu loin, mais il y a l’Ecosse qui n’est pas trop loin et bien sûr la France. Je recommande les dégustations chez les cavistes.

WW — Et enfin, les endroits près de chez vous que vous recommanderiez à un amateur de whisky.

A Perpignan je recommande deux endroits. D’abord, la cave « Part des Anges » chez Sébastien : beau choix de whisky, il est de bon conseil et propose des dégustations qui nous permettent de découvrir les nouveautés en whisky dans les différents pays. Et la cave « Millésimes », spécialisée dans le whisky, qui propose des dégustations de whisky écossais, de belles découvertes à chaque fois.

Merci Sonia !!

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